jeudi 7 avril 2011

Syntec numérique prévoit 3,5 % de croissance en 2011

La reprise s’accélère depuis quelques mois, ce qui rend Syntec numérique, le syndicat professionnel, plus optimiste pour 2011. Convalescent l’année dernière, le marché de l’externalisation a trouvé un second souffle.

Le marché des services informatiques, du logiciel et du conseil en technologies est engagé dans une nouvelle dynamique. Les professionnels du secteur ont constaté une accélération de la reprise au cours du dernier trimestre 2010, qui se poursuit sur les premiers mois de cette année. Un nouvel élan qui rend Syntec numérique plus optimiste pour 2011, quand l’année dernière il hésitait encore à évoquer le terme « reprise ». Le syndicat professionnel s’attend à une croissance du marché de 3,5 %, soit deux points de plus qu’en 2010.

Outre l’augmentation du nombre de projets, un léger relâchement de la pression sur les prix devrait contribuer à cette la croissance du secteur, indique le syndicat. Les DSI ayant une plus grande latitude en matière de budget. Autres indices favorables : les carnets de commande se remplissent, les cycles de décision s’accélèrent. En parallèle, le taux de concrétisation des affaires mesuré par Syntec numérique et IDC auprès d’un panel de dirigeants de grands comptes s’améliore de trimestre en trimestre.

 
Le marché du conseil en technologies à nouveau porteur

Parmi les segments de marché, le conseil en technologies est celui qui devrait enregistrer la plus nette progression cette année (+ 4,5 %). Pas surprenant, dans la mesure où les acteurs du secteur, après avoir considérablement souffert en 2009 au moment de la chute de la demande du secteur automobile, ont déjà affiché un net redressement l’année dernière. Altran a terminé l’année avec une hausse des ventes de 8,4 % au quatrième trimestre. Alten a vu sa croissance progresser trimestre après trimestre en 2010 : de - 2,5 % au premier à + 13,8 % au dernier.

La demande en prestations informatiques devrait, quant à elle, afficher une hausse de 3 % cette année, selon Syntec numérique. « L'amélioration se confirme en SSII, secteur jusqu'alors timoré », se réjouit Guy Mamou-Mani, son président. Le conseil, prestation très sensible aux fluctuations économiques et à l’investissement des entreprises, et l’infogérance applicative (TMA) tirent leur épingle du jeu, avec chacun 4 % d’augmentation. Pour le dernier segment, celui du marché de l’édition, Syntec numérique prévoit une hausse de 4 % sur l’année 2011.

En ce qui concerne le poids de l'offshore sur le marché français, Guy Mamou-Mani estime que « les SSII sont arrivées à un modèle apaisé de global delivery loin des tenants du tout-offshore d'il y a quelques années.Chaque acteur place le curseur où il le souhaite dans la répartition front office-back office. » Signe de maturité, Infosys a rejoint Syntec numérique en 2010 et un événement franco-indien réunissant des dirigeants de SSII des deux pays se tiendra à la rentrée.

 
Jusqu'à 10 000 emplois créés

Sur le front de l’emploi, la profession a fait un peu moins que prévu, avec 33 500 recrutements en 2010, soit 1 500 embauches de moins qu’envisagé. Ce qui représente néanmoins une création nette de 4 000 emplois. L'année 2011 s’annonce sous de meilleurs auspices encore.

En 2011, 73 % des entreprises sondées par Syntec numérique anticipent une progression de leur effectif avec un prévisionnel d’environ 40 000 recrutements. « Ce qui pourrait générer jusqu'à 10 000 créations nettes d'emplois », estime Philippe Tavernier, président de la commission social, emploi et formation .

Sur le principe des vases communicants, le nombre d’inscrits à Pôle emploi (catégories A, B et C) dans les métiers des systèmes d'information et de télécommunications a, de fait, baissé significativement de 2,2 % en février. Ce qui, sur la base d’une population de 500 000 informaticiens, ramènerait le chômage sectoriel à 6,3 %.


Une plate-forme pré-électorale « à la Hulot »

Avec la reprise de l’emploi, les « intercontrats diminuent fortement » et ressurgit le spectre du turnover, identifié comme un frein potentiel à la croissance. « La reprise nécessitera une gestion fine du couple recrutement–turnover », estime le syndicat. Pour limiter ce taux de rotation, il entend jouer des leviers de la formation et des promotions internes tout en maintenant sous contrôle les augmentations salariales.

Un programme entend parallèlement renforcer l’attractivité du secteur en faveur des jeunes et de la mixité – à travers les opérations « Filme un geek » et « Tu seras ingénieure ma fille » de Pasc@line –, de la diversité – promotion du label Afnor – et des personnes handicapées – conventions auprès de centres de réadaptation et des universités.

Sur ce terrain social, Guy Mamou-Mani se dit très remonté vis-à-vis des procès d'intention portées contre le secteur. « Notre profession est socialement engagée et nous allons le faire savoir. » Syntec numérique va engager un cabinet extérieur afin de déceler les facteurs qui nuisent à son image, « voire à son absence d'image auprès des jeunes diplômés ».

Enfin, le président de Syntec numérique entend faire avancer ses propositions en terme d'emploi, de fiscalité ou de politique d'achats responsables en perspective des élections présidentielles. « Une plate-forme dans l'esprit de celle qu'avait lancé Nicolas Hulot en 2007 et que nous soumettrons aux candidats. »

Source : 01 net (http://pro.01net.com), "Syntec numérique prévoit 3,5 % de croissance en 2011" par Xavier Biseul et Olivier Discazeaux, le 5 avril 2011

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